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Un plongeon dans le jardin réel

« Si vous vous attendiez à de la pelouse artificielle, des cui-cui et des sons de bourdonnement, c’est loupé », nous lance le commissaire Laurent Le Bon, président notamment du Musée Picasso à Paris. Le but de l’expo est clair : nous plonger dans le jardin réel. Dès le chemin qui mène vers l’exposition, nous sommes accueillis par une fresque végétalisée réalisée par Patrick Blanc (qui n’est autre que l’inventeur du concept des murs végétaux).

C’est ensuite dans un véritable voyage initiatique vers la conception du jardin que l’expo nous embarque. Le premier élément nécessaire à la formation d’un tel lieu vivant est la terre.

On aperçoit une citation de Gilles Clément : « Pour faire un jardin, il faut un morceau de terre et l’éternité ».

C’est alors que l’on tombe sur un jardin remarquable et minimal réalisé par Kôichi Kurita. Pour ce faire, l’artiste japonais s’est promené dans le « jardin de la France », c’est-à-dire la Vallée de la Loire, en allant de la source jusqu’à son embouchure, et y a ramassé des petits échantillons de terre de multiples couleurs, nous explique Laurent Le Bon.

Une fois la terre récoltée, il convient d’obtenir les plantes qui constitueront le jardin. Parmi les œuvres significatives, on retiendra ces fleurs réalisées au début des années 1900 par Leopold et Rudolf Blaschka pour l’université d’Harvard. Le verre coloré dont elles sont constituées imite la nature de la façon la plus précise qui soit. Ces objets ont une vocation scientifique car l’on s’en sert pour apprend la botanique aux étudiants, nous explique-t-on, mais s’y ajoute de toute évidence une dimension artistique. 
Un autre petit jardin rêvé s’offre ensuite à nos yeux dans cette vitrine où l’on voit scintiller des bijoux de la maison Cartier en forme de frondes de fougères, de rose ou encore de libellule.

Le jardinier, pièce maîtresse du jardin

Tout le vocabulaire essentiel à la création du jardin – les sols, les végétaux – ayant été couvert, il nous faut désormais être introduit au maître du jardin, le jardinier.

Comme le rappelle l’écrivain Karel Capek, « Il y a cent manières de se créer un jardin : la meilleure est encore de prendre un jardinier ».

Le vieux jardinier (1885) d’Emile Claus est la première œuvre qui nous saute aux yeux. Singulier portrait de jardinier, ce grand tableau interpelle par son rendu quasi-photographique. Le sujet apparaît à la fois comme un héros, mais aussi comme un employé intimidé.

Puis on découvre le plus vieil arrosoir de France, exposé aux côtés d’un extrait du film de Louis Lumière L’arroseur arrosé ou encore du film Edouard aux mains d’argent de Tim Burton. On aura également l’occasion de voir l’avant-dernière œuvre de Matisse, Acanthes, réalisée en 1953, dont il disait :

« Je suis âgé, je suis alité, mais je me suis fait un petit jardin autour duquel je peux me promener », nous révèle-t-on au cours de la visite.

Cette œuvre est un collage de papiers découpés et gouachés colorés sur fond blanc qu’il aurait taillés avec des ciseaux de couturier. L’histoire raconte que Matisse avait des longues tiges de bambou, et ne pouvant plus lui-même créer ses œuvres, il indiquait à ses “assistants” exactement l’emplacement où chacun de ces découpages devaient être collés.

Simple prélude à cette exposition grandiose, nous serons ensuite invités à une réelle promenade où se côtoient photographies, dessins et plans de jardins, extraits de films ou encore de grands classiques réalisés par d’illustres peintres tels que Fragonard, Caillebotte ou encore Monet. 

Scénographie bluffante, propos original, cette exposition est une bouffée d’air frais ! 


Jusqu’au 24 juillet 2017
Grand Palais, galeries nationales
3, avenue du Général Eisenhower – 8e

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