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Hôtel des Métallos Paris : un hôtel design au cœur de Paris

Oscar Wilde au Petit Palais

Un grand narcissique

« S'aimer soi-même, c'est se lancer dans une belle histoire d'amour qui durera toute la vie », peut-on lire sur les murs de l'exposition.

Et cette phrase incarne probablement la haute opinion que Wilde avait de lui-même, ou tout du moins ce qu'il laissait paraître. Elève brillantissime, l'Irlandais part vivre à Londres à la fin de ses études, où il devient réputé en tant que poète et esthète. En 1882, il part à la conquête de l'Amérique « faire fructifier sa jeune notoriété d'esthète ». Il y donne des conférences où il parle du "Beau". A la douane de NY, quand on lui demande ce qu'il a à déclarer, il répond : « Rien d'autre que mon génie ! ». Son statut d'esthète passe aussi par son style : il porte des bas de soie, une culotte courte, une veste en velours ou un manteau de fourrure.

Un Irlandais très parisien

 « Vivre est la chose la plus rare au monde. La plupart des gens se contentent d'exister », a-t-il écrit dans l'Âme Humaine, une phrase que l'on retrouve sur un mur de l'exposition.

Au début de l'année 1883, il passe quelques mois à Paris où il rencontre Victor Hugo, Paul Verlaine, Gide ou encore Mallarmé. Il devient bilingue extrêmement rapidement. Il rédige en français directement sa pièce Salomé, avec l'espoir que Sarah Bernhardt l'interprète à Londres. Mais la censure l'interdit. Il retourne en Angleterre quelques mois plus tard, où il épousera une femme (par pression sociale) et aura deux enfants. A la fois dramaturge, romancier et poète, Wilde connaît un franc succès.

Le Portrait de Dorian Gray, une œuvre emblématique

« Il n'existe pas de livre moral ou immoral. Les livres sont bien ou mal écrits. C'est tout. », écrit-il dans Le Portrait de Dorian Gray.

Publié en 1891, Le Portrait de Dorian Gray est son seul et unique roman. On ne peut s'empêcher d'identifier le personnage de Dorian Gray à Wilde lui-même. Peu de temps après la publication de cette œuvre, l'auteur rencontre Lord Douglas dont il tombera éperdument amoureux.

Une fin de vie tragique

« Nous sommes tous dans la boue, mais certains d'entre nous regardent les étoiles », c'est avec cette phrase de l'artiste que se termine l'exposition. Comme un écho peut-être à la fin de sa vie.

Alors qu'il vit dans la gloire, sa vie bascule de façon tragique. En 1895, le père de Lord Douglas (amant de Wilde) accuse l'écrivain de « poser au sodomite ». Ce dernier décide de porter plainte, et poursuit son adversaire pour diffamation. Il perd son procès, et en retour le ministère public l'accuse d'actes indécents. Le 25 mai 1895, il est condamné pour homosexualité à deux ans de travaux forcés. Libéré deux ans après, il cesse cependant d'écrire peu à peu et tombe dans la déchéance. Le 30 novembre 1900, il meurt d'une méningite dans un hôtel du 6e arrondissement de Paris. On lui organise des obsèques à la hâte, ce ne sera que 9 ans plus tard qu'on transfèrera les restes de son corps au mythique cimetière du Père Lachaise.

Exposition Oscar Wilde, l'impertinent absolu
Jusqu'au 15 janvier 2017
Petit Palais
Avenue Winston Churchill – 8

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