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Pourquoi l’exposition Dior est-elle si bluffante ?

Christian Dior et l’art

Le lien qu’entretient Christian Dior avec l’art est loin d’être anodin. Avant de se lancer dans la mode, Dior fut d’abord galeriste. De 1928 à 1934, il dirige deux galeries de tableaux en association avec ses amis Jacques Bonjean, puis Pierre Colle. Après un retour sur son enfance à Granville et sa découverte des "années folles", l'exposition dévoile des tableaux et sculptures d’artistes que Dior exposa à cette époque.

Une passion pour l’art qui se retrouve directement dans ses créations, et qui ne cessera d’inspirer ses successeurs. Se déploient notamment sous nos yeux une robe de cocktail de Marc Bohan, inspirée des « dripping paintings » de Jackson Pollock ou encore des robes de John Galliano directement empreintes de Christian Bérard ou de Picasso. Le créateur britannique ne manquera pas non plus de se pencher sur l’amitié de Christian Dior avec Dalí et Jean Cocteau.

 

Christian Dior et ses inspirations

Dior et ses successeurs ont de multiples sources d’inspirations, explorées thématiquement au cours de l’exposition. Des jardins, « Après la femme, les fleurs sont les créations les plus divines » dira Christian Dior, au trianon en passant par le bal de Versailles, ou encore le tour du monde, une série de thèmes revient de façon récurrente de 1947 à nos jours, et font l'identité de la maison. Une passion pour le XVIIIe siècle que l'on retrouve dans les collections, jusqu'à l'intérieur de l’hôtel particulier du 30, avenue Montaigne dans un style néo-xvIIIe siècle, un écrin idéal pour ses créations. 

L'art et la culture des quatres coins du monde semble être une source d'inspiration intarrissable pour chaque créateur.  Tour à tour ils s’inspirent parfois des mêmes pays pour créer des pièces avec leur propre patte. La calligraphie et le costume chinois, l’art inca du Mexique, l’art ornemental africain, les cerisiers en fleurs du Japon, ou encore la peinture espagnole, de Goya à Zurbaran, l'éventail est large.

Christian Dior et le New Look

Dès la création de sa maison en 1947, Dior épate avec son « New Look », sa première collection haute couture qui redéfinit l’allure « trop masculine » des femmes de l’après-guerre. Le terme « New Look » viendra de Carmel Snow, rédactrice en chef de Harper’s Bazaar, qui à la sortie du défilé s’était exclamée : « Dear Christian, your dresses have such a New Look ! ». S'impose alors le tailleur Bar, modèle phare du New Look qui marque le début de cette nouvelle mode célébrant la "femme-fleur" et soulignant ses courbes. Un ensemble dont le nom fait référence au bar du Plaza Athéné, "palace voisin de la maison Dior et passage obligé des élégantes", apprend t-on. 

Avec le New Look, Dior révolutionne la mode de l'après-guerre. La morosité est remplacée par des proportions généreuses et une allure dansante, marquant le début d'une nouvelle époque.

Christian Dior et ses successeurs 

La maison Dior est aussi façonnée par les six directeurs artistiques qui ont pris la relève du couturier après sa disparition en 1957. Une succession de galeries dédiées à chaque créateur décrypte comment leur propre création s’inscrit dans la poursuite de cette vision de la haute couture. Chaque nomination est une rupture radicale, et pourtant on retrouve toujours la patte du fondateur, nous faisant prendre conscience d'une véritable trame stylistique. 

A seulement 21 ans, le jeune Yves Saint-Laurent se positionne en premier successeur remarquable. S'ensuivent Marc bohan, le resplendissant Gianfranco ferré, puis l'arrivée controversée de john Galliano avec ses créations flamboyantes, auquel succède le sage et « minimaliste » Raf Simons, et enfin le choix inattendu d’une femme engagée et féministe, Maria Grazia Chiuri.

Plus qu'une mise en lumière des créations remarquables de Dior et de ses successeurs, cette exposition est la démonstration d'une maison qui depuis sa naissance en 1947 n'a pas perdu une once de son âme, et perdure dans son excellence "à la française". 

Christian Dior, couturier du rêve
Musée des arts décoratifs
107, rue de Rivoli – 1e
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Jusqu'au 8 janvier 2018

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